Élections professionnelles : un frein au management

Des directeurs qui font le jeu d’un syndicat, çà existe et çà complique considérablement la tâche des encadrants de proximité. Surtout en cette période d’élections professionnelles.

Peut-être trouvez-vous le titre de cet article un brin singulier de la part d’une organisation syndicale ? Il s’agit simplement de dénoncer les pratiques de certains directeurs qui en cette période d’élections professionnelles ont manifestement choisi de dérouler le tapis rouge à un syndicat, alors même qu’il constitue un frein à toute évolution de structure et que les agissements irrespectueux de ses membres se multiplient. Par la caution qui est ainsi apportée, ces directeurs viennent l’aider à renforcer son score le 4 décembre prochain. Est-ce leur rôle ?

 

Ce syndicat, ce n’est pas le nôtre ! La CFDT a toujours su quelle était sa place. Ainsi Laurent Berger, Secrétaire Général, affirme : « Notre rôle, c’est d’apporter des solutions. Il y a des syndicalistes qui mettent les mains dans le cambouis et d’autres qui demandent à l’État de faire à leur place. A la CFDT, nous faisons notre travail. Le pays a besoin d’organisations syndicales fortes qui apportent des réponses. La réalité du monde nous impose de changer alors faisons en sorte de participer activement à ces évolutions inéluctables ».

Ainsi de notre côté, il n’y a pas d’ambigüité : nous accompagnons le changement et sommes exigeants vis-à-vis de l’administration, dans l’application concrète des mesures qu’elle a annoncées.

Mais les directeurs (pas tous rassurez-vous mais suffisamment pour que cela revienne fréquemment dans des conversations entre cadres de diverses directions …) préfèrent à ce syndicalisme responsable une autre forme d’action brutale, insultante, et lui accordent l’immunité. Les encadrants de proximité ? Ils sont priés de ne pas faire de vague. La liste des recommandations est aussi vaste que leur démotivation ! Néanmoins nous ne la publierons pas, nous ne voudrions pas donner de mauvaises idées aux directeurs qui ont encore quelques notions de déontologie ni créer de torts aux collègues qui se sont indignés de cette caution.

Bien sûr aucun de ces directeurs n’assumera le lien entre consignes et élections professionnelles, ce qui ne nous empêche pas d’être clairvoyants. De mémoire d’anciens jamais il n’avait été constaté un manège aussi dévastateur pour les services et les encadrants de terrain. Nous constatons deux réactions face à cette situation : un rejet du syndicalisme ou au contraire le sentiment que seule une adhésion à un syndicat pourra nous protéger. Ce syndicat fait bien sûr valoir cette deuxième option. Nous aussi, mais pas pour les mêmes raisons vous l’aurez compris car à la CFDT, nous considérons que « Notre avenir ne doit pas se décider sans notre participation et le syndicalisme est un levier puissant pour que les agents participent à la construction des services publics de demain ».