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05/01/2015

Attention, risque de maladies

Notre organisation, la Ville de Paris,  n’est pas un organisme mais elle n’en est pas pour autant exempt de tout risque sanitaire. Nous vous invitions à examiner ces risques et à vous demander s’ils ne sont pas parfois, par exception, réels pour la collectivité parisienne.

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 1. La maladie de celui qui se sent « immortel », « immunisé » ou tout à fait « indispensable » et néglige les contrôles nécessaires et habituels. Une Administration qui ne fait pas son autocritique, ne s’ajuste pas en permanence, ne cherche pas à s’améliorer, est un corps malade, infirme. Une simple visite au cimetière nous permettrait de voir les noms de nombreuses personnes, dont certaines pensaient peut-être qu’elles étaient immortelles, immunisées et indispensables ! Cette maladie découle souvent de la pathologie du pouvoir, du « complexe des élus », du narcissisme qui consiste à regarder passionnément sa propre image et à ne pas voir les exigences du Service Public, spécialement pour les plus faibles et des plus nécessiteux . L’antidote à cette épidémie est  de savoir dire de tout cœur : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir »

 

 2.  l’activité excessive. Elle concerne ceux qui se noient dans le travail et négligent inévitablement « la meilleure part » : se reposer un peu car négliger le repos nécessaire conduit au stress et à l'agitation. Le temps du repos, pour celui qui a mené à bien sa mission, est une nécessité, un devoir, et doit être vécu sérieusement : en passant un peu de temps avec sa famille et en respectant les jours fériés comme des moments pour se ressourcer mentalement et physiquement. « Il y a un moment pour tout »

 

 

 3.  la « pétrification » mentale. Ce sont ceux qui, chemin faisant, perdent leur sérénité intérieure, la vivacité et l’audace, et se cachent derrière leurs dossiers, devenant les « rois du formulaire » et non des serviteurs du public. Il est dangereux de perdre cette sensibilité humaine qui permet de pleurer avec ceux qui pleurent et de se réjouir avec ceux qui se réjouissent !

 

 4. La maladie de la planification excessive et du fonctionnarisme. Quand l’agent planifie tout minutieusement et croit que planifier à la perfection fait réellement avancer les choses, il se transforme pratiquement en expert-comptable ou en fiscaliste. Tout bien préparer est nécessaire mais il ne faut jamais succomber à la tentation de vouloir enfermer ou piloter la liberté du citoyen. On se laisse gagner par cette maladie parce qu’il est toujours plus facile et plus commode de se caler dans ses propres positions statiques et inchangées. En réalité, le Service Public  se montre fidèle à lui-même  dans la mesure où il n’a pas la prétention de le régler ni de domestiquer le citoyen. Il est fraîcheur, imagination, nouveauté  

 

 5. La maladie de la mauvaise coordination. Quand il n’existe plus de communion entre les membres et que le corps est privé de son fonctionnement harmonieux et de sa tempérance en devenant un orchestre qui produit seulement du chahut, parce que ses membres ne collaborent pas et ne vivent pas l’esprit de communion et d’équipe. Lorsque le pied dit au bras : « je n'ai pas besoin de toi » ou la main à la tête : « c'est moi qui commande », provoquant ainsi malaise et scandale.

 

 6. la maladie d’« Alzheimer spirituelle », c’est-à-dire l’oubli du sens altruiste de sa vocation de service public. Il s'agit d'un déclin progressif des facultés de servir qui, à plus ou moins long terme, provoque de graves handicaps chez la personne, la rendant incapable d'exercer une activité autonome. Celle-ci vit dans un état de dépendance absolue vis-à-vis de ses vues souvent imaginaires. Nous détectons cette maladie chez ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Service Public ; chez ceux qui ne perçoivent pas le sens historique de la vie ; chez ceux qui sont totalement dépendants de leur présent, de leurs passions, caprices et manies ; chez ceux qui construisent autour d'eux des murs et des habitudes et deviennent de plus en plus esclaves des idoles qu'ils ont sculptées de leurs propres mains.

 

 7. La maladie de la rivalité et de la vanité . Quand l’apparence, les couleurs des vêtements, les signes honorifiques deviennent le premier objectif de la vie. C'est la maladie qui nous pousse à être des hommes et des femmes faux et à vivre un faux service public et un faux altruisme.

 

 8. La maladie de la schizophrénie existentielle. C’est la maladie de ceux qui ont une double vie, fruit de l’hypocrisie typique du médiocre et du vide progressif que les diplômes et les titres académiques ne peuvent combler. Une maladie qui frappe souvent ceux qui, abandonnant le service du public, se limitent aux tâches bureaucratiques et perdent ainsi le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes.

 

 9. La maladie de la rumeur, de la médisance, et du commérage.. C’est une maladie grave, qui commence simplement, peut-être seulement pour faire un brin de causette, et qui s’empare de la personne. Celle-ci se met alors à « semer de la zizanie », et dans beaucoup de cas à « assassiner de sang froid » la réputation de ses propres collègues et confrères. C’est la maladie des personnes lâches qui, n'ayant pas le courage de parler directement et parlent dans le dos.

 

 10. La maladie qui consiste à diviniser les chefs. C’est la maladie de ceux qui courtisent leurs supérieurs, en espérant obtenir leur bienveillance. Ils sont victimes du carriérisme et de l’opportunisme, ils honorent les personnes et non leur mission. Ce sont des personnes qui vivent le service public en pensant uniquement à ce qu'ils doivent obtenir, et non à ce qu'ils doivent donner. Des personnes mesquines, malheureuses, et inspirées seulement par leur égoïsme fatal. Cette maladie pourrait frapper aussi les supérieurs quand ils courtisent certains de leurs collaborateurs pour obtenir leur soumission, leur loyauté et leur dépendance psychologique, mais il en résulte au final une véritable complicité.

 

 11. La maladie de l’indifférence envers les autres. Elle survient quand chacun ne pense qu’à soi et perd la sincérité et la chaleur des relations humaines. Quand le plus expert ne met pas ses connaissances au service des collègues qui le sont moins. Quand on vient à apprendre quelque chose et qu’on le garde pour soi au lieu de le partager de manière positive avec les autres. Quand, par jalousie ou par ruse, on éprouve de la joie à voir l'autre tomber au lieu de le relever et de l'encourager.

 

 12. La maladie du visage lugubre. Elle est celle des personnes bourrues et revêches, qui estiment que pour être sérieux il faut porter le masque de la mélancolie, de la sévérité, et traiter les autres – surtout ceux que l’on considère comme inférieurs – avec rigidité, dureté et arrogance. En réalité, la sévérité théâtrale et le pessimisme stérile sont souvent les symptômes d’un sentiment de peur et de d’insécurité. Le fonctionnaire doit s'efforcer d'être une personne courtoise, sereine, enthousiaste et joyeuse qui transmet la joie quel que soit l’endroit où il se trouve. Ne perdons donc pas cet esprit joyeux, qui sait manier l'humour, et même l'autodérision, qui font de nous des personnes aimables même dans les situations difficiles. Comme une bonne dose d'humour sain nous fait du bien !

 

 13. La maladie qui consiste à accumuler. Souffre de celle-ci celui  qui cherche à combler un vide existentiel dans son cœur en accumulant les biens matériels, non pas par nécessité, mais seulement pour se sentir en sécurité. En réalité, nous ne pourrons emporter avec nous rien de matériel parce que « le linceul n’a pas de poches » et tous nos trésors terrestres – même si ce sont des cadeaux – ne pourront jamais combler ce vide. Au contraire, ils le rendront encore plus exigeant, et plus profond. L'accumulation, qu’elle soit matérielle ou symbolique, ne fait que nous alourdir et ralentir inexorablement notre chemin !

 

 14. La maladie des cercles fermés, quand l’appartenance à un petit groupe devient plus forte que celle à la Fonction Publique. Cette maladie elle aussi commence toujours par de bonnes intentions, mais au fil du temps, elle asservit ses membres, devient un cancer et cause tellement de mal, spécialement aux plus petits de nos collègues. L'autodestruction ou le « tir ami » des frères d’armes est le danger le plus sournois.

 

 15.  la maladie du profit mondain, des exhibitionnismes Elle est celle de l’agent qui transforme son service en pouvoir, et son pouvoir en marchandise pour obtenir des profits mondains, ou davantage de pouvoir. C’est la maladie des personnes qui cherchent insatiablement à multiplier les pouvoirs et dans ce but, ils sont capables de calomnier, de diffamer, de discréditer les autres, naturellement, dans le but de s'afficher et de montrer qu'ils sont davantage capables que les autres. Cette maladie fait elle aussi beaucoup de mal parce qu'elle conduit les personnes à justifier l’usage de n’importe quel moyen pour atteindre ce but, souvent au nom de la justice et de la transparence !

 

Vous aurez sans doute reconnu dans cette liste, très légèrement adaptée, le message que le Pape François a adressé à son administration à lui, la Curie Romaine. Il a  presque suffi de remplacer « Esprit Sain » par « Service Public ». La comparaison est-elle idiote ? Après tout, la Ville de Paris est plus ancienne que le catholicisme, même si son administration est moins intangible. A chacun de juger de l’intérêt de la transposition et nous espérons que Sa Sainteté, dans Sa Grande Bienveillance,  voudra bien nous pardonner cet emprunt non parodique. Nous L’assurons de notre infini respect, notamment pour Ses saintes exigences de manager.

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