10/11/2014
Évaluations dans FMCR
Prendre connaissance ou approuver ?
Êtes-vous en accord avec les appréciations de votre supérieur hiérarchique ? Oui / non. Voilà comment s'achève l'évaluation dans FMCR. Mais comment notre réponse est-elle exploitée ? Quels risques prend-on à répondre par la négative ?
Souvenez-vous dans la précédente feuille de notation, désuète à bien des égards il faut l'admettre mais néanmoins toujours en vigueur pour les agents de catégorie C, en signant le formulaire nous attestions "avoir pris connaissance". Idem pour le nouveau formulaire applicable à la catégorie B.
Mais les cadres A évalués dans FMCR doivent quant à eux indiquer s'ils sont en accord ou non avec les appréciations portées par leur hiérarchie. En quoi cette information intéresse-t-elle l'administration ? Est-on dans l'obligation de donner un avis ?
Une chose est sûre ce n'est pas une obligation statutaire alors pourquoi, à l'heure de la simplification administrative, s'encombrer de questions de la sorte ? Viennent-elles alimenter des statistiques : à quand le palmarès de la direction qui a les cadres les plus disciplinés ? Plus sérieusement quelles actions seraient envisagées en cas de réponses négatives très nombreuses dans une même direction, un service, un bureau ? Parce que quitte à poser des questions, autant que les réponses servent à l'amélioration des relations managériales.
Au quotidien que peut-il arriver : Une relation hiérarchique détériorée ? Un N+1 qui ne manque pas une occasion de vous faire payer votre indépendance ? Un recadrage par le N+2, voire le directeur ? Bonjour l'ambiance !
En terme de carrière quelles conséquences peut-on craindre ? Outre cette ambiance qui peut avoir des répercussions sur la santé au travail, les formulaires d'évaluation doivent être produits à différents moments de notre vie professionnelle, et l'on peut s'interroger sur l'impact de nos réponses en vue d'une promotion, par exemple pour le tour extérieur des administrateurs. En cas de mobilité également, les évaluations sont régulièrement demandées. Comment serait perçu cet avis ? Serons-nous a priori jugés comme récalcitrant, contestataire ? Jusqu'à quel point notre franchise peut-elle nous "desservir" ?
Bien sûr il est toujours possible de demander un rendez-vous avec le supérieur hiérarchique pour lui exposer les points de désaccord avant de cliquer à contrecœur sur oui ... ou non. Mais modifiera-t-il pour autant son appréciation ? Peut-être pas dans le sens recherché ...
Tout comme il est possible d’ajouter un commentaire, mais là encore la question du traitement de ces données se pose …
Les problématiques décrites ici sont d’autant plus importantes qu’une évaluation FMCR repose désormais sur un seul évaluateur (N+1) alors qu’auparavant il pouvait y avoir jusqu’à trois niveaux, le N+2 (+3) pouvant atténuer l’avis initial.
En tout cas, les cadres doivent être vigilants sur ce qui peut être considéré comme une dérive d'un système d'évaluation qui se veut être un moment bienveillant et participatif, mais dont on peut s’interroger sur les finalités tant que l’administration n’aura pas répondu de façon très concrète aux interrogations soulevées.
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