10/11/2014
Chronique d’une CAP (1/2 partie)
A quelques semaines des élections professionnelles, nous avons choisi de vous raconter le déroulé d'une CAP (commission administrative paritaire). Nous avons choisi la CAP des attachés du 26 septembre dernier, mais ce récit pourrait concerner bien d'autres corps ... Aujourd'hui, zoomons sur les intégrations et détachements. Lors du prochain C@dr'infos, vous découvrirez d'autres sujets traités en CAP.
Après avoir raisonnablement - ce qui est assez rare pour être souligné - patienté dans les couloirs de l'Hôtel de Ville (se tiennent juste avant les CAP des administrateurs et des cadres techniques), les syndicats font leurs éventuelles déclarations préalables avant de passer à l'étude des dossiers.
C'est le moment où ils exposent leurs préoccupations et questions sur divers sujets intéressant les attachés. Invariablement, une organisation emploie force qualificatifs élogieux envers l'administration tandis qu'une autre s'en réfère aux débats des CAP du siècle dernier pour justifier des positions sur lesquels il campe. Cette note d'ambiance, vous ne la retrouverez dans aucun procès verbal !
Ainsi, chacun dans son style, aborde des sujets tels que le concours d'attachés 2015*, le mouvement annuel des cadres administratifs* , les postes de CSA, la prochaine CAP ou encore les promotions 2015. Notons que même si les réponses du Président, Monsieur Emmanuel Grégoire (adjoint à la Maire de Paris en charge des ressources humaines, des services publics et de la modernisation de l'administration) peuvent ne pas toujours nous satisfaire au fond, ce dernier a su faire preuve d'une qualité d'écoute et de pragmatisme dans ses réponses.
Puis, nous passons à l'ordre du jour.
Les intégrations
Au moment de l'examen des demandes d'intégration, qui passent généralement "comme une lettre à La Poste", votre élue paritaire a souhaité évoquer une situation particulière. Il s'agit des demandes d'intégration qui ne sont pas soumises à l'examen de la CAP ... puisque refusées par l'administration. Un article "Détachements, (dés)intégrations"*, résume cet épisode inattendu (les CAP sont généralement préparées en amont) qui mérite néanmoins l'attention de tout cadre détaché et tout encadrant qui a besoin de convenablement renseigner ses troupes !
A l'occasion de CAP récentes, nous avons pu être témoins de quelques caprices : ainsi un syndicat refuse l'intégration d'un collègue pour des motifs surprenants (combien de fois n'a-t-on pas entendu parler de corps d'origine dit "petit A"), épluche un CV et ironise sur le niveau et/ou la spécialité de diplôme, ou encore attribue une prétendue ambiance sociale dégradée à un cadre sans pouvoir en amener la preuve, et ce pour justifier d'un vote "contre" une demande d'intégration ! Notre position à la CFDT est que ces collègues ont servi pendant plusieurs années la Ville de Paris, et à moins d'une raison légitime et factuelle, il n'y a pas lieu de s'opposer à leur demande d'intégration. Les représentants du personnel ne sont pas élus pour "casser" leurs pairs.
Les détachements
Mais pas de méprise : nous ne sommes pas là en train d'affirmer qu'il faut systématiquement voter "pour" tous les dossiers, et se ranger ainsi du côté de l'administration ! Parfois, un vote de contestation est nécessaire pour engager le dialogue avec l'administration, dans le but d'améliorer les pratiques de gestion.
Ainsi, lors de cette CAP du 26 septembre, il est évident que votre élue paritaire n'a eu d'autre choix que de s'opposer à une demande d'accueil en détachement venant en "régularisation" d'une situation d'une personne pourtant titulaire mais sous contrat dans l'attente du passage de son dossier en CAP !!! Cette situation est assez fréquente dans certains établissements publics, en particulier les caisses des écoles et le crédit municipal. Nous devons refuser que la CAP soit une simple chambre d'enregistrement, mais là où on pourrait s'attendre à un vote unanime des représentants du personnel, eh bien non ! Côté administration, on promet des efforts ... mais à la CFDT, nous sommes comme Saint Thomas !
Sur d'autres dossiers, nous avons toujours autant de mal à comprendre pourquoi les directions s'obstinent à refuser des candidatures internes, dans un raisonnement invariablement binaire : tantôt trop généraliste ... tantôt trop spécialiste. La DRH, plusieurs fois alertée, n'a cependant jamais réussi à imposer à l'ensemble des directions de fournir des réponses plus consistantes, les quelques contre-exemples étant dû à des recruteurs particulièrement consciencieux.
En revanche, mentionnons un motif évoqué le 26 septembre, rare mais rédhibitoire : un attaché Ville s'est présenté en entretien sans l'avoir préparé, indiquant pour seule motivation devoir quitter son poste ! Pourtant, l'offre de formation s'est nettement améliorée pour préparer les agents à la mobilité avec des thèmes tels que "Dynamiser sa candidature" ou encore les "Ateliers pratiques de communication" : Voir rubrique préparer "sa mobilité "du catalogue DRH
Néanmoins on ne constate jamais une "flopée" de candidatures internes sur un même poste, parfois même il n'y en a pas (peut-être les a-t-on découragé par simple coup de fil ?!).
Autre incompréhension : pourquoi accueillir en détachement sur certains postes plutôt que les proposer au mouvement annuel qui s'ouvre concomitamment ? Car si le mouvement permet de proposer des postes en quantité, l'attractivité doit être au rendez-vous ...
Pour autant, nous ne pouvons soutenir la démarche d'un syndicat qui consiste à demander le report de l'examen d'un dossier à la CAP suivante. L'administration ne modifierait pas son choix, alors à quoi bon retarder un recrutement ? Pendant ce temps, n'oublions pas que dans les services, certains collègues mettent les bouchées doubles pour que le travail s'accomplisse malgré les vacances de poste !
Pas plus que nous ne pouvons cautionner quelques allusions "politiques", qui elles non plus ne reposent sur aucun élément concret. Et quand bien même, ce n'est ni lieu de les évoquer (c'est pourquoi elles ne sont pas portées au PV non plus), ni notre rôle ! Rassurez-vous tous les élus paritaires ne sont pas à mettre dans le même panier : certains préfèrent se taire plutôt que cautionner les attitudes déviantes de leur "tête", d'autres préfèrent démissionner pour rejoindre un syndicat plus responsable, ...
A bientôt pour la 2ème partie de notre chronique, dans laquelle nous évoquerons en particulier les promotions.
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